Le coût alimentaire ne fait qu’augmenter sur les deux à trois dernières années avec une nouvelle flambée des cours mondiaux sur la fin 2020, début 2021, la réforme du RSA… Cela a une répercussion directe sur les prix en Guyane aux éleveurs qui voient leurs coûts de production augmenter.Cette conséquence est particulièrement préoccupante en élevage porcin où l’aliment représente a minima 65% des coûts.La question est alors simple, comment limiter l’impact sur mon atelier. Plusieurs pistes sont à explorer à court et moyen terme par élevage. Les solutions uniques n’existent pas.
Une première piste, immédiate, est de réduire drastiquement le gaspillage, les pertes à la distribution, au stockage. L’indice de consommation s’affirme comme un levier décisif de la rentabilité en élevage porcin.
Ainsi, en France Hexagonale, l’indice de consommation moyen par porc charcutier est de 2,2 à 2,3 kg, il serait bien au-delà dans nos élevages guyanais. Si la différence peut s’expliquer partiellement par les conditions climatiques (chaleur, humidité, évolution de la qualité de l’aliment après transport, résultats de repro etc.).
Nous devrions atteindre des standards plus bas et pouvoir gagner de 25 à 30% sur nos indices de consommation réduisant d’autant la facture d’aliments.
Les solutions sont simples : stockage au sec et sain, distribution dans des auges adaptées, rationnement et plan d’alimentation en fonction des catégories. Nos conseillers peuvent vous aider à raisonner votre IC !
La seconde piste de moyen terme est sur l’autonomie des ateliers.
Sur la FAF, en s’équipant d’un broyeur mélangeur horizontal avec trémie de moyenne capacité (1T/h), en continuant de travailler en sacs de 25kg pour des problèmes de conservation, malgré la manutention. En tenant compte des amortissements matériels et de pertes à la fabrication, il est possible de gagner entre 1 € et 1,5 € du sac sur le prix actuel d’un aliment concentré complet. L’idée est de broyer et mélanger des céréales (matières premières bénéficiant du RSA) avec un complément protéique (ne bénéficiant pas du RSA). Cette solution nécessite cependant un investissement conséquent et une excellente organisation du travail. En effet, 15 000 € d’investissement et 2 employés sur une demi-journée pour travailler l’alimentation par semaine.
Au-delà, ce sont les questions d’incorporation d’aliments locaux dans les rations qui se posent. Quelques éleveurs travaillent déjà avec du manioc et du cramanioc, du maïs de façon artisanale. Il faut pouvoir les accompagner dans la conception des rations, l’organisation des chantiers de culture, la préparation des rations afin d’alléger la charge de travail. Ainsi, IKARE, avait réactualisé les rations à base de produits locaux ; banane et manioc doux, jus de canne.